Incinérer des déchets est un mauvais choix écologique, économique et en matière de santé publique.

Publié le par Gérons mieux nos déchets

 

Neuf ans après la pollution à la dioxine, sans précédent en France, issue d'un incinérateur en Savoie, l'incinération reste un mode de traitement des déchets controversé en raison des doutes sur l'impact sanitaire et malgré une réglementation de plus en plus stricte.

Pour les associations écologiques, de "nombreuses incertitudes planent toujours sur les impacts sanitaires" des incinérateurs français, qui rejettent chaque année en CO2 l'équivalent de 2,3 millions de voitures.

En 2008, une étude de l'Institut national de veille sanitaire (Invs) a décelé "une relation statistique significative entre l'exposition aux incinérateurs de déchets et le risque de cancers", concluant à une augmentation de cancers dans les années 1990 pour les populations fortement exposées 10 à 20 ans plus tôt. L'Invs précisait qu'au "regard du temps de latence de l'apparition des cancers, on ne peut exclure que les expositions passées depuis les années 70 puissent encore favoriser la survenue de cancers".

Lors du Grenelle, le Centre national d'information indépendante sur les déchets (CNIID) et d'autres associations ainsi des médecins avaient demandé un moratoire sur la construction de nouveaux incinérateurs qui a été rejeté. Le Grenelle s'est toutefois engagé à réduire d'ici à 2012 les volumes de déchets incinérés et stockés.

Une taxe générale sur les activités polluantes, visant à développer la prévention en matière de production des déchets ainsi que le recyclage, a également été mise en place. Car avec à peine 30% de recyclage des déchets municipaux, la France est à la traîne par rapport à son voisin allemand, dont le taux dépasse les 60% alors même que les Allemands incinèrent presque autant que les Français.

Enfin, la France pâtit de la vétusté de son parc de 130 incinérateurs. "La moitié des tonnages incinérés le sont dans des installations de plus de 20 ans", souligne le rapport sénatorial. "Il faut en finir avec tout un réseau d'incinérateurs modestes qui ne peuvent pas avoir les meilleurs techniques ni le meilleur personnel". Mais les projets de nouveaux incinérateurs se heurtent souvent à des oppositions locales alors que plusieurs départements sont menacés d'une perte d'autonomie en matière de traitements de déchets.

AFP

 

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